Paris, ville tentaculaire et chargée d’histoire, forme un cadre qui se prête au genre fantastique horrifique. Des arènes de Lutèce aux quartiers ultramodernes du XIIIe arrondissement et de la défense en passant par les ruelles pavées du Quartier latin, Paris est une invitation à voyager dans le temps. Paris, ville pluriculturelle, aux communautés en provenance des quatre coins du monde qui nourrissent la cité d’un ensemble de croyances et de tradition. Paris, ville de lumières et d’ombres, nous offre un terrain de jeu vaste et varié, des éblouissants et racoleurs Champs-Élysées, aux sombres et secrètes catacombes…
Le fantastique est ancré dans ses rues pavées et ses grands cimetières. De tout temps, la littérature, le cinéma et les séries en ont fait le décor de nombreuses histoires. Les soirs de froides saisons, une atmosphère étrange digne certaines des films de la Hammer s’empare de la cité. Ce Paris intemporel côtoie une ville beaucoup plus incarnée, vivante, où la foule, la vitesse et la pollution créent des angoisses contemporaines.
LES MYSTÈRES DE PARIS réunit ces deux ambiances. Des goules devenues businessmen du quartier de la défense emploient comme tueur à gages un motard sans tête. L’esprit du Vaudou caraïbéen, Baron Samedi, s’est transformé en dealer porte de la Chapelle…
Shaïma, femme d’action s’associe à Dupin, homme de réflexion, pour nous protéger de ces monstres. Elle, dans la lignée des Ellen Ripley, Sarah Connors et Furiosa, ne reculera devant rien pour arrêter les menaces qui s’abattent sur Paris. Lui, dans la lignée des génies extravagants initiée par Sherlock Holmes est décalé, presque autiste, mais doté d’une grande intelligence. La dynamique de ce duo en fait un protagoniste à deux têtes. Misfits à la fois dans la société et dans leurs mondes, ils se complètent et comprennent les failles et les faiblesses de l’autre. L’antagoniste, Alexander Crowley ressemble à Dupin dans son excentricité, son intellect brillant et sa connaissance de l’occulte, mais contrairement, à ce dernier, il s’est laissé corrompre par les forces obscures et a renoncé à s’attacher à l’humanité.
Depuis l’enfance, j’aime prêter une apparence fantastique à mon environnement et perçois des possibilités de récits partout où je vais.
Vivant dans une banlieue près de Paris, j’erre entre deux états face à notre capitale, à la fois attiré comme un papillon de nuit par sa lumière et répulsé par son aspect étouffant de jungle urbaine. Passionné par sa riche histoire, je l’ai étudiée à l’université.
L’ambiance étrange et macabre est une atmosphère que j’ai toujours affectionnée, de la famille Addams aux films de Murnau, des livres de Colin Hawkins en passant par de beaux livres sur les sorciers, les vampires et les fantômes, aux auteurs classiques Poe, Maupassant, Emily Brönte jusqu’aux contemporains comme Stephen King.
LES MYSTÈRES DE PARIS m’ont permis de concrétiser un projet que je chérissais depuis longtemps : il y a une quinzaine d’années, j’ai traversé Paris à l’aube et j’ai vu la cité, telle une créature chimérique d’un roman d’Émile Zola, se réveiller sous mes yeux. D’une grande endormie lorsque je me trouvais au pied de l’Arc de Triomphe, j’assistais à son réveil face aux rideaux des vitrines qui se levaient comme des paupières en bas des Champs Élysées. Témoins de son agitation matinale en marchant rue de Rivoli, elle était parfaitement alerte lorsque je passais devant le palais de Justice de l’île de la Cité. En arrivant à ma destination, sous la tour Montparnasse, je sus que j’allais m’emparer de ce cadre pour en faire une aventure épique.